Publication de Patrice Hernu 02/08/2018

Il y a un vrai problème en effet avec notre modèle de développement mais le calcul de cet indicateur est faux. Quel dommage !

Toute énergie produite ou consommée y est ramenée à un équivalent de surface produisant biologiquement le même quota. Cette surface, purement virtuelle, est rapportée à la totalité de la surface cultivable divisée par le nombre d’habitants. Un rapport de 1 fait donc une planète.

Avec un tel système, la France consomme plus que son quota de surface cultivable par habitant avec la seule énergie nucléaire qui n’en consomme quasiment aucun, ce qui ne signifie pas que l’énergie nucléaire soit la panacée. Evitons comme cet indicateur le fait de tout confondre.

Cet indicateur fut dans les années 90, à la suite de la conférence de Rio, une commande du WWF allemand au Wuppertal Institute dans le but d’inciter les pays pauvres à grandes surfaces cultivables mais non cultivées à rester pauvres tandis qu’un pays comme la France serait mis à l’index par la disproportion des équivalents de surface.

Il y a beaucoup de vérité dans le discours d’Hulot mais au final il s’en prend au citoyen et pas aux lobbies industriels.

Quand cet indicateur avait été lancé en France vers l’an 2000 comme la panacée avec une superbe émission, il est vite apparu que le citoyen modèle qui se comportait écologiquement en tout, allait au travail à vélo à 200m avait plus que dépensé son quota d’équivalent planète.

Peut-on défendre une cause juste globalement avec un thermomètre qui dit n’importe quoi ?

PH
(qui fut l’expert des indicateurs de DD proposés par l’ONU pour la France)